La fin du soir

Publié le par MHS

« A la fin du jour les dictateurs perdent toujours » lâche d’une voix lasse et douce l’amiral Alain Godefy sur un plateau de télévision. Peut-être. Peut-être s’agit-il d’une loi intangible de l’Histoire mais Dieu que la fin du soir parait loin.

Le temps semble s’être figé dans une apocalypse rougeoyante où se mêlent le feu, la terreur, la destruction systématique, la désolation totale. A l’odeur, obsédante, de la mort répond un incroyable courage et une incroyable bravoure.

L’aube vient à peine de se lever sur une nouvelle ère qui voit une guerre crépusculaire s’installer aux portes de l’Europe. Le vieux continent, hébété, sort d’une longue et douce période où tout semblait acquis pour l’éternité. Le futur comme le présent. L’Histoire s’était arrêtée, pensait-on, faute de pages à tourner. Le tragique avait disparu de nos vies pour laisser place à des drames plus quotidiens.

En 1992, devant la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’Union Soviétique le politologue américain Francis Fukuyama s’était laissé aller à tirer des conclusions baignées d’euphorie, développées dans un livre « La fin de l’Histoire et le dernier homme ». Celle d’une quiétude éternelle procurée par un libéralisme triomphant. Pour l’écrivain, l’histoire était entendue, la fin de la guerre Froide marquait le point final de l’évolution idéologique de l’humanité. Le consensus sur les avantages de la démocratie libérale étant en passe de devenir universel. Une thèse qui se heurte à un problème, dans la tête de Vladimir Poutine l’Union Soviétique n’est pas morte et l’Histoire se poursuit. Dans sa tête, le passé est non seulement vivant mais il est surtout glorieux. Celui qui fait revivre les grandes heures de l’Empire Russe et qui fait de l’Ukraine le berceau de la Sainte Russie. Celui qui lui confère un rôle messianique afin de contrer la décadence d’un Occident qui ne cesse de se défaire moralement.

« On crie que l’on veut façonner un monde meilleur mais ce n’est pas vrai » écrit en 1979 Milan Kundera dans le Livre du Rire et de l’Oubli. « L’avenir n’est qu’un vide indifférent » poursuit-il » mais le passé est plein de vie. On ne veut être maître de l’Avenir que pour changer le Passé. ». Changer le passé, le faire renaître en restant indifférent au présent au point de martyriser tout un peuple et un pays.

« Il est temps de comprendre » analyse le chercheur Viktor Stoczkoswki « que l’affrontement entre l’Est et l’Ouest n’est pas et n’a jamais été un conflit entre le capitalisme et le communisme, entre une économie de marché et une économie planifiée. C’est un conflit inéluctable » écrit-il « entre la démocratie et les régimes qui le rejette. ».

Des régimes qui trouvent logique de faire assassiner leurs opposants ou de dissoudre une association travaillant sur les victimes du Stalinisme, le Procureur russe ayant expliqué que ces travaux portaient une image mensongère de l’URSS en l’assimilant à un régime terroriste.

Réécrire l’Histoire en fustigeant la faiblesse de la démocratie, c’est, à peu de choses près, le programme d’Eric Zemmour et d’une partie des partis extrêmes. Car ils sont nombreux les politiciens français à s’être laissés séduire par les sirènes de l’autoritarisme de Vladimir Poutine. A l’image de Marion Maréchal qui aurait volontiers diné avec lui en louant ses qualités de stratège géopolitique. A l’image de Marine Le Pen qui ne cachait pas son admiration pour lui ou du polémiste qui l’aurait bien installé en Homme de l’Année et souhaitait l’avènement d’un tel homme en France. Le même Eric Zemmour qui avait écrit après les évènements du Donbass, un papier d’une rare cruauté concernant l’Ukraine coupable à ses yeux de ne pas se soumettre aux volontés du Maitre du Kremlin : « L’Ukraine est morte » avait-il écrit « mais il est interdit de le dire. Jamais une nation, l’Ukraine, toujours en meublé chez les autres, toujours une région d’empire » poursuivait-il avant de conclure qu’il fallait se recentrer sur le vrai problème, à savoir l’invasion islamiste que Poutine ne demandait qu’à combattre. « Le cadavre de l’Ukraine bouge encore mais pas pour longtemps » professait-il alors avec un sens inné de la prophétie.

Si l’Extrême-Droite condamne officiellement l’invasion de l’Ukraine, du bout des lèvres, il n’en n’est pas de même des réseaux sociaux qui relaient depuis des mois la propagande russe faisant du Président Zelensky un corrompu dégénéré et drogué souhaitant le déclanchement d’une guerre mondiale. Les mêmes comptes qui avaient soutenu et amplifié le mouvement des gilets jaunes puis qui fustigeaient la dictature sanitaire et qui avaient rejoint les Anti-Vax relaient aujourd’hui des éléments de langage visant à faire de l’Ukraine le premier responsable de la situation. Des comptes qui ont une certaine constance dans l’indignité à l’image du journaliste André Bercoff qui assène sur Sud-Radio que l’Europe donne au nazisme un visage humain en fournissant des armes à l’Ukraine ou de Jean-Frédéric Poisson qui voit la main d’un complot américain dans ces évènements.

« Dans la nuit la liberté vous regarde » écrivaient en 1936 Joseph Kessel et Maurice Druon en signant les paroles du chant des partisans. Le patriotisme a un visage et c’est bien celui de l’Ukraine.

« A la fin du jour les dictateurs perdent toujours » lâche d’une voix lasse et douce l’amiral Alain Godefy sur un plateau de télévision. Peut-être. Peut-être s’agit-il d’une loi intangible de l’Histoire mais Dieu que la fin du soir parait loin.

Le temps semble s’être figé dans une apocalypse rougeoyante où se mêlent le feu, la terreur, la destruction systématique, la désolation totale. A l’odeur, obsédante, de la mort répond un incroyable courage et une incroyable bravoure.

L’aube vient à peine de se lever sur une nouvelle ère qui voit une guerre crépusculaire s’installer aux portes de l’Europe. Le vieux continent, hébété, sort d’une longue et douce période où tout semblait acquis pour l’éternité. Le futur comme le présent. L’Histoire s’était arrêtée, pensait-on, faute de pages à tourner. Le tragique avait disparu de nos vies pour laisser place à des drames plus quotidiens.

En 1992, devant la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’Union Soviétique le politologue américain Francis Fukuyama s’était laissé aller à tirer des conclusions baignées d’euphorie, développées dans un livre « La fin de l’Histoire et le dernier homme ». Celle d’une quiétude éternelle procurée par un libéralisme triomphant. Pour l’écrivain, l’histoire était entendue, la fin de la guerre Froide marquait le point final de l’évolution idéologique de l’humanité. Le consensus sur les avantages de la démocratie libérale étant en passe de devenir universel. Une thèse qui se heurte à un problème, dans la tête de Vladimir Poutine l’Union Soviétique n’est pas morte et l’Histoire se poursuit. Dans sa tête, le passé est non seulement vivant mais il est surtout glorieux. Celui qui fait revivre les grandes heures de l’Empire Russe et qui fait de l’Ukraine le berceau de la Sainte Russie. Celui qui lui confère un rôle messianique afin de contrer la décadence d’un Occident qui ne cesse de se défaire moralement.

« On crie que l’on veut façonner un monde meilleur mais ce n’est pas vrai » écrit en 1979 Milan Kundera dans le Livre du Rire et de l’Oubli. « L’avenir n’est qu’un vide indifférent » poursuit-il » mais le passé est plein de vie. On ne veut être maître de l’Avenir que pour changer le Passé. ». Changer le passé, le faire renaître en restant indifférent au présent au point de martyriser tout un peuple et un pays.

« Il est temps de comprendre » analyse le chercheur Viktor Stoczkoswki « que l’affrontement entre l’Est et l’Ouest n’est pas et n’a jamais été un conflit entre le capitalisme et le communisme, entre une économie de marché et une économie planifiée. C’est un conflit inéluctable » écrit-il « entre la démocratie et les régimes qui le rejette. ».

Des régimes qui trouvent logique de faire assassiner leurs opposants ou de dissoudre une association travaillant sur les victimes du Stalinisme, le Procureur russe ayant expliqué que ces travaux portaient une image mensongère de l’URSS en l’assimilant à un régime terroriste.

Réécrire l’Histoire en fustigeant la faiblesse de la démocratie, c’est, à peu de choses près, le programme d’Eric Zemmour et d’une partie des partis extrêmes. Car ils sont nombreux les politiciens français à s’être laissés séduire par les sirènes de l’autoritarisme de Vladimir Poutine. A l’image de Marion Maréchal qui aurait volontiers diné avec lui en louant ses qualités de stratège géopolitique. A l’image de Marine Le Pen qui ne cachait pas son admiration pour lui ou du polémiste qui l’aurait bien installé en Homme de l’Année et souhaitait l’avènement d’un tel homme en France. Le même Eric Zemmour qui avait écrit après les évènements du Donbass, un papier d’une rare cruauté concernant l’Ukraine coupable à ses yeux de ne pas se soumettre aux volontés du Maitre du Kremlin : « L’Ukraine est morte » avait-il écrit « mais il est interdit de le dire. Jamais une nation, l’Ukraine, toujours en meublé chez les autres, toujours une région d’empire » poursuivait-il avant de conclure qu’il fallait se recentrer sur le vrai problème, à savoir l’invasion islamiste que Poutine ne demandait qu’à combattre. « Le cadavre de l’Ukraine bouge encore mais pas pour longtemps » professait-il alors avec un sens inné de la prophétie.

Si l’Extrême-Droite condamne officiellement l’invasion de l’Ukraine, du bout des lèvres, il n’en n’est pas de même des réseaux sociaux qui relaient depuis des mois la propagande russe faisant du Président Zelensky un corrompu dégénéré et drogué souhaitant le déclanchement d’une guerre mondiale. Les mêmes comptes qui avaient soutenu et amplifié le mouvement des gilets jaunes puis qui fustigeaient la dictature sanitaire et qui avaient rejoint les Anti-Vax relaient aujourd’hui des éléments de langage visant à faire de l’Ukraine le premier responsable de la situation. Des comptes qui ont une certaine constance dans l’indignité à l’image du journaliste André Bercoff qui assène sur Sud-Radio que l’Europe donne au nazisme un visage humain en fournissant des armes à l’Ukraine ou de Jean-Frédéric Poisson qui voit la main d’un complot américain dans ces évènements.

« Dans la nuit la liberté vous regarde » écrivaient en 1936 Joseph Kessel et Maurice Druon en signant les paroles du chant des partisans. Le patriotisme a un visage et c’est bien celui de l’Ukraine.

« A la fin du jour les dictateurs perdent toujours » lâche d’une voix lasse et douce l’amiral Alain Godefy sur un plateau de télévision. Peut-être. Peut-être s’agit-il d’une loi intangible de l’Histoire mais Dieu que la fin du soir parait loin.

Le temps semble s’être figé dans une apocalypse rougeoyante où se mêlent le feu, la terreur, la destruction systématique, la désolation totale. A l’odeur, obsédante, de la mort répond un incroyable courage et une incroyable bravoure.

L’aube vient à peine de se lever sur une nouvelle ère qui voit une guerre crépusculaire s’installer aux portes de l’Europe. Le vieux continent, hébété, sort d’une longue et douce période où tout semblait acquis pour l’éternité. Le futur comme le présent. L’Histoire s’était arrêtée, pensait-on, faute de pages à tourner. Le tragique avait disparu de nos vies pour laisser place à des drames plus quotidiens.

En 1992, devant la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’Union Soviétique le politologue américain Francis Fukuyama s’était laissé aller à tirer des conclusions baignées d’euphorie, développées dans un livre « La fin de l’Histoire et le dernier homme ». Celle d’une quiétude éternelle procurée par un libéralisme triomphant. Pour l’écrivain, l’histoire était entendue, la fin de la guerre Froide marquait le point final de l’évolution idéologique de l’humanité. Le consensus sur les avantages de la démocratie libérale étant en passe de devenir universel. Une thèse qui se heurte à un problème, dans la tête de Vladimir Poutine l’Union Soviétique n’est pas morte et l’Histoire se poursuit. Dans sa tête, le passé est non seulement vivant mais il est surtout glorieux. Celui qui fait revivre les grandes heures de l’Empire Russe et qui fait de l’Ukraine le berceau de la Sainte Russie. Celui qui lui confère un rôle messianique afin de contrer la décadence d’un Occident qui ne cesse de se défaire moralement.

« On crie que l’on veut façonner un monde meilleur mais ce n’est pas vrai » écrit en 1979 Milan Kundera dans le Livre du Rire et de l’Oubli. « L’avenir n’est qu’un vide indifférent » poursuit-il » mais le passé est plein de vie. On ne veut être maître de l’Avenir que pour changer le Passé. ». Changer le passé, le faire renaître en restant indifférent au présent au point de martyriser tout un peuple et un pays.

« Il est temps de comprendre » analyse le chercheur Viktor Stoczkoswki « que l’affrontement entre l’Est et l’Ouest n’est pas et n’a jamais été un conflit entre le capitalisme et le communisme, entre une économie de marché et une économie planifiée. C’est un conflit inéluctable » écrit-il « entre la démocratie et les régimes qui le rejette. ».

Des régimes qui trouvent logique de faire assassiner leurs opposants ou de dissoudre une association travaillant sur les victimes du Stalinisme, le Procureur russe ayant expliqué que ces travaux portaient une image mensongère de l’URSS en l’assimilant à un régime terroriste.

Réécrire l’Histoire en fustigeant la faiblesse de la démocratie, c’est, à peu de choses près, le programme d’Eric Zemmour et d’une partie des partis extrêmes. Car ils sont nombreux les politiciens français à s’être laissés séduire par les sirènes de l’autoritarisme de Vladimir Poutine. A l’image de Marion Maréchal qui aurait volontiers diné avec lui en louant ses qualités de stratège géopolitique. A l’image de Marine Le Pen qui ne cachait pas son admiration pour lui ou du polémiste qui l’aurait bien installé en Homme de l’Année et souhaitait l’avènement d’un tel homme en France. Le même Eric Zemmour qui avait écrit après les évènements du Donbass, un papier d’une rare cruauté concernant l’Ukraine coupable à ses yeux de ne pas se soumettre aux volontés du Maitre du Kremlin : « L’Ukraine est morte » avait-il écrit « mais il est interdit de le dire. Jamais une nation, l’Ukraine, toujours en meublé chez les autres, toujours une région d’empire » poursuivait-il avant de conclure qu’il fallait se recentrer sur le vrai problème, à savoir l’invasion islamiste que Poutine ne demandait qu’à combattre. « Le cadavre de l’Ukraine bouge encore mais pas pour longtemps » professait-il alors avec un sens inné de la prophétie.

Si l’Extrême-Droite condamne officiellement l’invasion de l’Ukraine, du bout des lèvres, il n’en n’est pas de même des réseaux sociaux qui relaient depuis des mois la propagande russe faisant du Président Zelensky un corrompu dégénéré et drogué souhaitant le déclanchement d’une guerre mondiale. Les mêmes comptes qui avaient soutenu et amplifié le mouvement des gilets jaunes puis qui fustigeaient la dictature sanitaire et qui avaient rejoint les Anti-Vax relaient aujourd’hui des éléments de langage visant à faire de l’Ukraine le premier responsable de la situation. Des comptes qui ont une certaine constance dans l’indignité à l’image du journaliste André Bercoff qui assène sur Sud-Radio que l’Europe donne au nazisme un visage humain en fournissant des armes à l’Ukraine ou de Jean-Frédéric Poisson qui voit la main d’un complot américain dans ces évènements.

« Dans la nuit la liberté vous regarde » écrivaient en 1936 Joseph Kessel et Maurice Druon en signant les paroles du chant des partisans. Le patriotisme a un visage et c’est bien celui de l’Ukraine.

 

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